Qu’est-ce que la technologie RFID ?

Par Justine Demarque , le juillet 28, 2023 , mis à jour le janvier 19, 2024
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Saviez-vous que nous utilisons quotidiennement des objets intégrant la technologie RFID sans même en avoir conscience ? Que ce soit à travers les cartes de transport public, les dispositifs antivol dans les boutiques, les badges RFID, les badges de sécurité, ou même les clés de voiture sans contact récemment introduites. L’un des principaux avantages de cette technologie est le gain de temps qu’elle offre aux utilisateurs grâce à une lecture rapide et efficace des données. Mais savez-vous réellement ce qu’est la RFID ?

Qu’est-ce que la RFID ?

La RFID, ou Radio Frequency Identification, est une technologie qui permet de stocker et d’extraire des données à distance. Cette méthode repose sur l’emploi de marques métalliques, appelées « Tags RFID« , pour stocker et récupérer des données à distance. Ces tags, susceptibles d’être collés ou intégrés dans divers produits, réagissent aux signaux radio et transmettent des informations de manière distante. Cette technologie a le potentiel de supplanter l’usage des codes-barres à l’avenir.

Bien que son usage initial fut discret et principalement militaire lors de la Seconde Guerre mondiale, cette technologie a gagné en popularité à partir des années 2000. Dans le domaine de la logistique, elle contribue à assurer la traçabilité des produits tout au long de la chaîne d’approvisionnement, de l’entrepôt à la boutique.

Par la suite, elle est utilisée comme système antivol et pour l’identification des produits en caisse. Dans les bibliothèques, la RFID facilite la reconnaissance des livres. Elle est également présente sur les passeports, les cartes de transports en commun et même dans les micro-puces utilisées pour identifier nos animaux de compagnie. Plus récemment, elle a ouvert la voie à la vente d’objets connectés.

RFID et NFC : quelle différence ?

NFC est l’acronyme de Near-Field Communication, que l’on peut traduire en français par « Communication en champ proche ». Cette technologie s’appuie également sur les protocoles RFID. La particularité du NFC, par rapport à la RFID, réside dans le fait qu’un appareil NFC peut non seulement fonctionner comme un lecteur, mais aussi comme une étiquette, grâce au mode d’émulation de carte. En mode « peer-to-peer », deux dispositifs NFC peuvent également transférer des informations.

Les systèmes NFC opèrent à la même fréquence que les systèmes RFID HF, soit 13,56 MHz, ce qui implique une limitation de la portée de lecture à une courte distance.

À cause de ces restrictions, les dispositifs NFC doivent être positionnés à une très courte distance l’un de l’autre, généralement de quelques centimètres. C’est la raison pour laquelle la technologie NFC est couramment utilisée pour des communications sécurisées, par exemple pour les systèmes de contrôle d’accès ou dans le domaine de la consommation pour le paiement sans contact.

Comment fonctionne cette technologie ? 

La technologie RFID fonctionne grâce à des dispositifs de lecture RFID qui génèrent des radiofréquences. Ces dernières activent les puces RFID dans leur périmètre – allant de quelques centimètres à plusieurs centaines de mètres pour les dispositifs les plus sophistiqués – permettant ainsi une interaction d’information avec elles.

Les fréquences les plus élevées facilitent le transfert d’une grande quantité d’informations à une vitesse plus élevée, tandis que les fréquences plus basses offrent une meilleure pénétration à travers les matériaux.

Les étiquettes radio, qui peuvent être réinscriptibles ou non, sont constituées d’une antenne, d’une minuscule puce en silicium, et d’un revêtement protecteur. Certains de ces tags sont dits passifs, ils dépendent de l’énergie du lecteur RFID pour fonctionner.

Par contre, d’autres sont dits actifs, possédant une batterie supplémentaire qui leur permet de transmettre des informations à un lecteur même à distance. Les étiquettes radio intelligentes, pour leur part, peuvent chiffrer les informations qu’elles stockent.

Une puce RFID passive ou active ?

La technologie RFID se manifeste sous trois formes distinctes :

    • La RFID passive
    • La RFID semi-passive
    • La RFID active

D’un côté, la version passive de la RFID opère uniquement un mode de lecture. Cela s’explique par le fait que la puce ne possède pas de batterie et doit donc être rapprochée du lecteur pour être lue. Un signal électromagnétique puissant est alors transmis pour activer la puce RFID et lire les informations qu’elle renferme.

De l’autre côté, la RFID active s’appuie, elle, sur une source d’énergie telle qu’une petite pile ou une batterie. Ce qui permet donc une lecture à une plus grande distance. Cette méthode est surtout employée pour le suivi de personnes, de véhicules ou pour le suivi logistique.

Quant à la RFID semi-passive, tout comme la version active, elle est alimentée par une source d’énergie. Néanmoins, la batterie alimente la puce RFID à intervalles réguliers. La puce elle-même n’émet pas de signal. Cette technologie est particulièrement efficace pour le suivi alimentaire, notamment pour consigner les variations de température pendant le transport.

Utilisation de la technologie RFID

Le rôle de la RFID dans notre quotidien

Durant de nombreuses années, la RFID a principalement servi à la sécurité des personnes, que ce soit pour le contrôle d’accès dans les entreprises ou la prévention des vols en magasin.

Actuellement, son objectif principal est d’identifier :

    • Des articles pour prévenir le vol, pour la gestion d’inventaire…
    • Des individus grâce aux cartes sans contact, aux passeports…
    • Des animaux de compagnie, grâce à des puces électroniques implantées sous la peau

Cette technologie se retrouve également dans le domaine de l’information et de la publicité. Dans certaines métropoles comme Tokyo, l’installation de 10 000 balises RFID permet d’informer les piétons lors de leurs déplacements ou de diffuser certaines promotions. Paris, de son côté, a intégré des puces RFID dans 95 000 arbres pour faciliter leur suivi.

Faciliter la vie quotidienne

Pour rendre le quotidien des consommateurs plus facile, les entreprises ont intégré la RFID dans de nombreux objets courants. On la retrouve par exemple dans les péages électroniques, les transports en commun (comme le pass Navigo), les passeports biométriques ou encore les systèmes de paiement sans contact.

Dans le futur, la RFID pourrait être utilisée dans d’autres domaines, comme la médecine, les poubelles publiques ou même en association avec le Wi-Fi.

EXEMPLE : Esso a développé un système permettant de faire le plein de carburant grâce à un lecteur situé dans le véhicule.

Prévenir de la contrefaçon

La RFID contribue également à la lutte contre le vol à l’étalage grâce à des étiquettes antivol discrètes à placer directement sur le produit ou son emballage.

La RFID : optimisation de la performance en entreprise

De nombreux distributeurs et entreprises logistiques découvrent de nouvelles applications à cette technologie : gestion des bagages dans les aéroports, inventaire en magasin, picking en rayon ou gestion de stock de manière générale.

Suivi des produits

Muni d’une étiquette RFID, il vous est possible de suivre un produit depuis sa fabrication jusqu’à sa vente en caisse. L’analyse de ces données permet d’optimiser la chaîne logistique, d’économiser du temps et de l’argent.

L’une des utilisations les plus anciennes de ce processus remonte aux années 80, pour l’identification et le suivi du bétail. La technologie RFID permet de surveiller les animaux depuis leur naissance jusqu’à leur abattage, sans fraude, pour une meilleure traçabilité pour le consommateur et l’éleveur. Aujourd’hui, de plus en plus de puces sous-cutanées sont implantées chez certains animaux pour une meilleure identification des animaux de compagnie (en cas de perte) ou un contrôle des espèces en danger.

Dans l’industrie, cette étiquette est appliquée sur le produit ou son emballage lors de sa fabrication. La puce permet de suivre le produit tout au long de son parcours : pendant le transport, le stockage, ou encore lors de la mise en rayon dans un magasin. Cette technique permet de mieux estimer le coût et la durée de la chaîne logistique, d’anticiper les dysfonctionnements et de garder un historique du produit en cas de dommages.

Gestion des stocks

Dans les magasins et les usines avec des stocks, le tag RFID est un moyen d’analyser rapidement les flux. Le système informatisé permet d’avoir une trace des mouvements : du stock jusqu’à la vente. La caisse communique avec l’ordinateur, mettant à jour la liste des stocks.

Cette technique permet de mieux contrôler le coût des stocks. La technologie informe de l’entrée et de la sortie des produits. En cas de vol dans un stock, il est possible de retracer le parcours du produit. Au-delà des stocks, les magasins peuvent également accélérer l’inventaire en magasin. Des entreprises comme Tesco, une marque britannique, utilisent des robots équipés de lecteurs RFID pour lire les puces et faire l’inventaire.

Les étiquettes RFID permettent d’identifier un produit et d’obtenir toutes ses informations. Elle s’utilise par exemple sur des étiquettes authentifiant du vin pour prévenir le vol et la contrefaçon. Pour optimiser sa chaîne logistique, des entreprises comme Décathlon utilisent la technologie RFID pour identifier les produits et les échanger sans tickets de caisse.

Quelles sont les limites de cette technologie ?

Comme toute innovation technologique, la RFID a ses propres défis à relever. La distribution des données soulève des questions concernant la protection de la vie privée. En effet, une carte non protégée peut être aisément dupliquée pour accéder ou altérer des informations sensibles.

Il y a donc un enjeu majeur de sécurité autour de cette technologie. Pour cela, il existe plusieurs actions à mettre en place :

  • Mettre à l’abri les cartes et les badges RFID à l’aide de protections spéciales pour empêcher le piratage des données.
  • Restreindre la durée de conservation des informations stockées sur les cartes RFID : par exemple, la carte Navigo ne conserve que les trois dernières stations afin d’éviter la surveillance des utilisateurs et de prévenir la fraude.
  • Chiffrer ou coder les données pour éviter la divulgation d’informations sensibles telles que les détails d’identité, les informations bancaires, etc.
  • Pour faciliter l’identification d’une carte, associer une photo pour identifier le propriétaire de la carte ou imprimer un hologramme pour authentifier la carte. De plus, toutes les puces RFID ne sont pas lisibles à la même distance et dans les mêmes circonstances. Certains types de murs et de métaux peuvent entraver la propagation de ces ondes. Par exemple, certains métaux peuvent offrir une protection contre le piratage de la puce RFID.

Malgré tout, l’avenir de cette technologie reste prometteur. Les possibilités d’utilisation sont vastes, quel que soit le secteur d’activité des entreprises. Des imprimantes RFID ou des lecteurs RFID peuvent encoder ces puces pour modifier les informations (identifiants, données sensibles, etc.).

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