Transport de marchandise : des solutions en cours d’analyse

Par Sophie Cools , le juin 3, 2020 , mis à jour le juillet 15, 2021
solutions de transport
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Responsable de 25% des émissions de Co2 en zone urbaine et de presque 14% du trafic total, le transport de marchandise est une problématique non négligeable. (voir article : Quel impact pour le transport de marchandises à Bruxelles ?)

D’ores et déjà prise en compte par la ville, plusieurs pistes sont peu à peu explorées.

La première solution consiste à utiliser les réseaux de transport par le train et par les cours d’eau. Avec 163 kilomètres de rail, Bruxelles est une des régions les plus denses au niveau européen. Cependant, le train n’a plus la côte, surtout à cause des retards et du service de mauvaise qualité : quand le transporteur de grains CERES a arrêté d’utiliser le rail en 2014, l’usine Audi était la dernière compagnie à l’utiliser. Le train sert aujourd’hui surtout au transport de personnes et l’utiliser pour les marchandises serait difficile au vu de la saturation déjà constatée.

Le transport par cours d’eau par contre, serait plus réaliste : grâce au canal qui relie le port de Bruxelles à celui d’Anvers en 5 heures, une étude a estimé que ce système a permis de réduire le nombre de camionnettes de 255.000 en 2007, rendant le cours d’eau comme un des principaux acteurs du respect de l’environnement en région bruxelloise.

La deuxième solution vise à obliger les livraisons à se dérouler durant des horaires décalés : en autorisant les livraisons avant 6h du matin, les transporteurs peuvent effectuer leur ronde sans trafic et donc sans congestion, ce qui améliore leurs émissions de Co2.

Malgré tout, un décret du gouvernement a adressé le problème du bruit et des vibrations avant une certaine heure, ce qui oblige les transporteurs à s’adapter encore plus aux limitations et qui les découragent parfois d’utiliser les horaires décalés. Une sorte d’impasse à la solution qui a reçu beaucoup d’attention et qui en réalité est très peu utilisée.

Troisièmement, une optimisation des charges de transport est déjà en test. Charger plus de colis dans moins de camionnettes et utiliser des entrepôts à l’extérieur de la ville a permis de réduire les émissions de Co2 de 24% en ville durant la période du test. Cette solution s’apparente au Last Mile Delivery dans le sens où les poids-lourds délivrent leurs marchandises dans des dépôts à l’extérieur de la ville et des vélos-cargos se chargent de la livraison par après.

Enfin, la Région a également pensé à l’électrification des structures logistiques urbaines. En sachant que les transports de marchandises doivent être non-polluants d’ici 2030 par décret, la solution électrique paraît particulièrement intéressante. Cependant, malgré le fait qu’ils soient efficients et peu polluants, les véhicules électriques n’ont pas franchement la côte, et ce pour plusieurs raisons : le prix d’achat est généralement très élevé et l’autonomie n’est pas toujours au rendez-vous, ce qui requiert encore plus de logistique et de planning.

Conclusion

Les bouchons et la qualité de l’air médiocre à Bruxelles sont des problèmes bien connus mais la part de responsabilité des transports de marchandises l’est moins. Bien que les poids-lourds posent plus de problèmes sur les routes en général, l’augmentation significative de l’usage des vans équivaut à plus de véhicules sur l’infrastructure routière. La ville est au courant de ces problèmes et vise à les tacler via plusieurs solutions qui ont malgré tout, toutes un défaut, ce qui ne les rend pas praticables pour tout le monde.

 

*Article originellement publié sur Medium le 20 décembre 2017

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